01-01-2005, 16:34
J’ai revu Orange Mécanique, j’ai encore plus apprécié cette fois-ci. Si on ne devait garder qu’un film du génie qu’était Kubrick, sans conteste ce serait celui là. Cette critique de la société moderne où domine l’ultra violence est intemporelle et résonne comme un avertissement pour les générations futures. Reste l’histoire, une histoire sombre et passionnante où la personnalité folle et immorale d’Alex est associée à la puissance musicale et destructrice de Beethoven. Alex de Large est totalement déshumanisé, comme le montre cette scène ou l’on voit qu’il se fait deux filles en version accélérée, il y a une mécanisation de l’acte, il est incapable d’émettre des sentiments. Cet adepte de l’ultra violence comme il se définit lui-même devient bien malgré lui, une sorte d’arroseur arrosé, la réinsertion dans la société lors de sa sortie de prison, le livre nu et incapable de se défendre ni d’effectuer un choix. Cela montre bien l’incapacité des pouvoirs publics à gérer ce cas et finalement on est pris par pitié pour ce monstre qui devient l’otage de sa vie antérieure. La réalisation est parfaite, les décors, les habits, nous donne vraiment l’impression d’une immersion dans un autre monde. Surtout que ce cocktail de violence associé à un langage étrange renforce cette idée mais il s’agit bien du notre et le choc est brutal. On pourrait parler durant des heures de la prestation de Malcolm McDowell, tout simplement enormissime, on pourrait s’extasier sans fin sur la bande son du film et enfin sur les plans de cameras, sur le choix esthétique de maître Kubrick mais ce qui est le plus important, c’est que le choc provoqué par cette violence crue et irraisonnée sert justement d’impact psychologique pour nous rendre incapable de la pratiquer et pour nous en dégoûter. Magnifique….