16-01-2005, 00:10
Dav_ a écrit :Je me suis régalé ce soir avec "Le voleur de Byciclette" de De Sica. Ce film est un chef d’½uvre émouvant et attendrissant. En utilisant des acteurs non professionnels, en filmant la rue telle qu’elle est, De Sica dénonce l’injustice qui frappe les plus faibles, les plus démunis. Tout sonne vrai dans ce film, les prestations des acteurs sont hors norme, notamment le père et son fils, on ressent le désir de se battre et de vivre dans chacun de leurs regards. C’est une ½uvre triste mais c’est dans cette misère la plus totale, celle des rues que l’on peut découvrir des sentiments de joie aussi intense. Lorsque le père offre à son fils, un repas au restaurant, cette scène est vibrante d’émotions tant le bonheur qu’ils dégagent est intense. On ressort de ce film bouleversé.
"Le Voleur de Bicyclette est un des premiers exemples de cinéma pur. Plus d'acteurs, plus d'histoire, plus de mise en scène, c'est-à-dire enfin dans l'illusion esthétique parfaite de la réalité : plus de cinéma[size=2]"
[/size]
Comme le dit André Bazin, un des plus vibrants témoignages de ce que l'on a appelé le néoréalisme Italien... avec les films de Rossellini (en premier lieu la trilogie Rome ville ouverte, Paisa et Allemagne année zéro) qui sont proprement bouleversants, et bien sur les Visconti (Ossessione), De Santis (Riz amer), De Sica (Sciuscia, Umberto D.), voire même les films de Fellini (I Vitelloni) un petit peu plus tard...
"Le néoréalisme c'est la primauté donnée à la représentation de la réalité sur les structures dramatiques. La réalité n'est pas corrigée en fonction de la psychologie et des exigences du drame, elle est toujours proposée comme une découverte singulière, une révélation quasi documentaire conservant son poids de pittoresque et de détails. L'art du metteur en scène réside alors dans son adresse à faire surgir le sens de cet événement, du moins celui qu'il lui prête, sans pour autant effacer ses ambiguïtés. Le réalisme ne se définit pas par ses fins mais par ses moyens, et le néo-réalisme par un certain rapport de ces moyens à leur fin."
...