Moi je suis en pleine cure de Fritz Lang en ce moment. Récemment j’ai vu «L’invraisemblable vérité ». Un film de Lang contre la peine de mort aux Etats-Unis. L’histoire est celle d’un journaliste bien décidé à montrer les limites du pouvoir judiciaire, en se faisant lui-même passer pour un meurtrier. Inutile d’en dire d’avantage sur le scénario car ce film à suspens repose sur une cascade d’événements inattendus qu’il ne faut pas dévoiler. Le final est d’ailleurs hallucinant. Dana Andrews dans le rôle du personnage principal est brillant. C’est vraiment un grand film.
J’ai enchaîné avec « La cinquième victime », un film qui rappelle sensiblement le scénario de « M le Maudit », puisqu’un tueur en série est cette fois-ci traqué non pas par des truands mais par des journalistes. Le prix en jeu ? Le poste de directeur général de leur journal laissé vacant par le décès de leur patron. Cette immersion dans le milieu des medias où tous les moyens sont bons pour obtenir de l’info est vraiment captivante. On regrettera cependant que le film se fixe trop sur les journalistes, oubliant sa vocation première, peindre la vie du tueur. Surtout que ce dernier est interprété, de manière on ne peut plus effrayante. Dana Andrews est quand à lui, une nouvelle fois impeccable. Fritz Lang délivre donc un très bon film, et une critique assez sévère du journalisme parfois sans scrupules.
« Les bourreaux meurent aussi », un film tourné pendant la seconde guerre mondial et traitant de la résistance du peuple tchèque face aux persécutions qui ont suivi l’assassinat du commandant SS Heydrich. Le film possède un bon casting et de nombreux retournements de situations qui prêtent même parfois à sourire. A noter la virtuosité de la mise en scène qui en fait un film référence. Ce chef d’½uvre captivant n’a pas pris une ride et demeure un hommage intemporel à ceux qui ont sacrifié leur vie pour mettre fin au despotisme. C’est certainement mon film préféré de Fritz Lang.
« Le secret derrière la porte » est un film axé sur l’histoire d’une femme qui peine à s’engager dans une vie de couple et renonce toujours au dernier moment à son mariage. Mais lors d’un voyage au Mexique, elle rencontre un homme intriguant avec qui elle décide in fine de se marier. Mais cet homme possède d’étranges manières, il a pour hobby de reconstituer des chambres où ont eu lieu des meurtres célèbres. Cette femme sombre donc dans une paranoïa profonde et c’est l’occasion pour Fritz Lang de se livrer à un jeu psychanalytique captivant. Comme d’habitude chez Lang, le final est surprenant et l’histoire nous tient en haleine de bout en bout. Ce qui fait la singularité de ce film, c’est le fait qu’il se déroule autour des perceptions du personnage principal. A l’aide d’intelligents procédés techniques, telles que les « surimpressions sonores », les monologues intérieurs nous plongent à l’intérieur des pensées du personnage et on finit par partager ses peines et ses angoisses. Ajoutez cela la magnifique performance de Joan Bennett et cela vous donne un très bon film à l’allure hitchcockienne.
Rayon cinéma moderne, j’ai vu le sublime « Garden state ». Un film écrit, réalisé et avec pour acteur principal Zach Braff. Cet homme à tout faire délivre là, le meilleur film du mois d’avril. Le scénario est simple, c’est l’histoire d’un homme dépressif et constamment sous médicaments, qui retourne dans le patelin de sa jeunesse pour assister à l’enterrement sa mère. Il rencontre là une multitude d’anciens amis et surtout une jeune fille, tout aussi original que lui, interprété par Nathalie Portman. Le film se distingue par sa fraîcheur, sa bonne humeur et quelques scènes cultes. On décrit ce film comme celui d’une génération, il y a un peu de cela. C’est vraiment un film à voir.
Ensuite en pagaille, j’ai été voir des films comme « Antonny Zimmer », belle interprétation du duo Attal-Marceau mais scénario plat. « Breaking news», Johnny To m’a déçu, beaucoup de style pour pas grand-chose. « I love Huckabees », ennuyant à mourir, vraiment nul. Enfin « Les mauvais joueurs », film français assez sympa sur le sentier. Sans atteindre « Mean streets» auquel on le compare, c’et franchement pas mal et Pascal Elbé s'en sort tres bien.