23-09-2005, 00:56
boeuf mode a écrit :david ça t'interpelle ? la saga indienne de fritz est sans doute un des must de la série B... un peu comme si chevchenko évoluait à ... qui vous savez... remember lorenzin...
Ben un peu que je connais :D Mais ce ne sont pas mes préférés et tu le sais bien
Bon j'ai pu voir le dernier Fritz Lang, je vous livre ce que j'en ai pensé :mf_popean
Dernier film de Fritz Lang, "le Diabolique Docteur Mabuse" clôt la période américaine du réalisateur allemand après le très bon diptyque hindou. Son producteur lui ayant conseillé de revenir dans son pays natal pour réaliser une suite des "Nibelungen", Lang refuse et choisit plutôt de poursuivre l’histoire de Mabuse. L’adaptation du roman de Norbert Jacques commence en 1922 avec "Mabuse le joueur" pour se poursuivre par "Le testament du Docteur Mabuse", ce dernier épisode clôt la trilogie et la fin des aventures de ce génie du mal. Dans chaque Mabuse, on retrouve une certaine inspiration freudienne, ce recours sans cesse à la psychanalyse pour décrypter cet être mystérieux. L’arme de Mabuse est à chaque fois la même, c’est la puissance hypnotique comme moyen de triompher de la résistance psychologique, là aussi on peut tirer un parallèle avec la fascination qu’a réussi à dégager le leader du IIIeme Reich. Dans ce dernier opus de Mabuse, il est question de télésurveillance, nouvel outil technologique qui permet à ce diabolique Docteur de connaître les faits et gestes de tous les habitants d’un hôtel luxueux. Ce génie du mal espérent manipuler ses habitants et en particulier ses membres importants afin d’une fois n’est pas coutume, de répandre le chaos. Pour l’anecdote, c’est en apprenant que les Nazis avaient comme projet de construire des hôtels truqués pour les ambassadeurs étrangers en vue de les espionner que Lang a eu l’idée de faire ce film. Le film est fascinant, alternant les phases de réalisation en caméra normale avec celle de surveillance, comme pour pousser un peu plus loin le suspens. Qui regarde qui ? Alternant le clair obscur à la manière du Caravage, Lang nous trouble et l’on se demande irrémédiablement si ces « mille yeux » ne sont pas ceux du metteur en scène lui-même. Mais Lang est au dessus, il dissémine avec parcimonie des indices pour découvrir l’identité du docteur, il est la main qui nous guide et qui nous met en garde contre les menaces dictatoriales du futur. Ce film passionnant se clôture par une scène très hollywoodienne de course poursuite en voitures, comme un clin d’½il à son pays d’adoption où il aura vécu durant vingt ans.